Le Cimetière Nord de Compiègne

À la fin du XVIIIe siècle, la ville de Compiègne connaît une forte expansion. Le cimetière de Clamart, situé en centre-ville, devient rapidement trop exigu, puis progressivement enclavé par l’urbanisation du XIXe siècle. En 1885, la municipalité décide donc d’aménager un nouveau cimetière à la sortie nord de la ville.
Cette décision suscite de vives réticences. Les Compiégnois s’opposent à la fermeture de Clamart, attachés à ce lieu de mémoire où les inhumations en caveaux se poursuivront jusqu’en 1918. En revanche, aucune nouvelle concession n’y sera autorisée, et de nombreuses tombes seront transférées vers le nouveau cimetière.
D’abord mal perçu, car jugé trop éloigné et associé à une image de pauvreté, le cimetière Nord est longtemps surnommé « Le Tonkin », en référence à une grande croix érigée en hommage aux soldats tombés lors de la campagne du Tonkin (1883-1886) menée sous la Troisième République. Peu à peu, le lieu s’impose et devient un espace de recueillement pleinement reconnu.

Un cimetière arboré et ouvert à la diversité

S’étendant sur 5,14 hectares, le cimetière Nord accueille aujourd’hui environ 90 inhumations par an. Il se distingue par un cadre verdoyant, avec des allées boisées, plantées de 170 arbres, et par sa vocation inclusive : il comprend deux carrés musulmans et un carré israélite, témoignant de l’histoire plurielle de la ville. Un columbarium a été aménagé en 1994 témoignage de l’évolution des rites funéraires. Un carré des anges a également été créé en 2021.
Quelques beaux monuments et chapelles de notables de la fin du XIXe – début XXe en font un lieu de découverte insolite des grandes figures qui ont contribué à forger l’histoire de la ville.

Sources : François Callais.

Amédée Bouquerel

Né le 1er juillet 1908 à Raimbercourt dans le Nord, Amédée Bouquerel obtient le diplôme d'ingénieur des travaux publics de l'État après avoir suivi l’École des travaux publics Eyrolles, à Paris. Entré dans l'administration des Ponts-et-Chaussées, il exerce à Compiègne au début des années 1930. 

Mobilisé de septembre 1939 à juillet 1940 comme lieutenant d'infanterie, il s'engage dans la Résistance dès 1940 en réponse à l’appel du général de Gaulle. Après la disparition d'André Baduel en juillet 1943, il s'impose à la tête de l'OCM (Organisation Civile et Militaire) dans l'Oise. 

Au printemps 1944, il devient chef du secteur Est des Forces françaises de l’intérieur (FFI) sous le pseudonyme de commandant Grégoire. A ce titre, il chapeaute les opérations de la Résistance dans le Noyonnais, le Compiégnois et une partie du Valois. Il organise l'attaque de l'usine Englebert de Clairoix et contribue à la libération de Compiègne où il installe le nouveau sous-préfet. Il reçoit, en novembre 1944, le commandement du 1er bataillon du 67e Régiment d'Infanterie qui participe, entre autres, aux combats dans la poche de Dunkerque.

Le 30 mai 1945, Amédée Bouquerel est cité à l'ordre de l'Armée par le chef du gouvernement provisoire de la République française, le général de Gaulle. Après la capitulation allemande, il retourne à la vie civile.

Conseiller municipal de Compiègne de 1945 à 1965, il fonde le RPF dans l'Oise dès 1947. Élu en 1948 au Conseil de la République, il est réélu en 1952 et 1958, puis devient sénateur de 1959 à 1992 sous l'étiquette UNR, UDR puis RPR. Il y est vice-président (1962-1965) et questeur (1986-1989). 
Parlementaire actif, il se spécialise tout particulièrement dans les questions liées aux aménagements routiers et fluviaux, ainsi que dans l’amélioration des conditions d’accès au logement social. Ce dernier sujet lui tient d’autant plus à cœur qu’il préside également l’office public des HLM de l’Oise de 1955 à 1981.
Il est également conseiller général du canton de Ribécourt de 1966 à 1979 et conseiller régional de Picardie de 1973 à 1986.

Titulaire d’éminentes décorations étrangères et françaises, Croix de guerre 1939-1945, Croix du combattant volontaire de la Résistance et Commandeur de la Légion d'honneur en 2000. Il décède à Compiègne le 26 avril 2002.

Sources :
Jean-Pierre BESSE, « Un résistant compiégnois Amédée Bouquerel (1908-2002) », in Annales historiques compiégnoise, 87, 2002, p. 45.
Extrait du Dictionnaire des parlementaires français (www.senat.fr).
Biographie d’A.Bouquerel par Jean-Yves Bonnard (www.resistance60.fr/b).

Crédit iconographique :
Archives de Compiègne et son Agglomération, fonds privé Guillaume - Le Crenn - Vallée, 57J/COM, photographie André Louis Guillaume.
 

Pierre Charles Marie Sauvage

Pierre Charles Marie Sauvage est né le 2 janvier 1812 et s’éteint à Paris le 30 avril 1876, à l’âge de 64 ans.

Natif de Compiègne, il quitte sa ville à 16 ans pour effectuer son apprentissage à Paris. Il s’y consacre pleinement à sa carrière d’entrepreneur en maçonnerie, participant à de vastes chantiers emblématiques de son époque : la restauration des cathédrales Notre-Dame de Paris et de Laon, ainsi que la reconstruction du château de Pierrefonds.
Partageant sa vie entre Paris et Compiègne, il y fait édifier un hôtel particulier sur le boulevard des Avenues et s’engage dans la vie locale en siégeant au conseil municipal.

Homme reconnu dans sa profession, il est nommé juge au tribunal de commerce de la Seine, préside la Chambre syndicale des entrepreneurs de maçonnerie et siège à la Chambre de commerce de Paris. Il est décoré de la Légion d’honneur en 1867 pour l’ensemble de ses engagements.

Au crépuscule de sa vie, Pierre Sauvage revient à ses origines et consacre sa fortune à des œuvres d’intérêt public. Il effectue plusieurs donations à la ville, notamment pour enrichir les collections du musée Vivenel. En hommage à sa générosité, le conseil municipal décide, le 9 juin 1886, de donner son nom à la rue des Petites-Écuries et à une partie de la rue Saint-Jacques. Quelques années plus tard, l’ancienne école des Frères de la Doctrine chrétienne, devenue laïque, porte également son nom.

Sources :
Arthur Bazin, Topographie de l’ancien Compiègne, Compiègne, 1905.
Progrès de l’Oise du 5 mai 1876.
Dossier individuel de la Légion d’honneur, LH//2467/22.
Délibération du conseil municipal du 9 juin 1886.

Crédit iconographique :
Dessin de Carolus Box, 1893.
 

Alphonse Chovet

Avocat et avoué de profession, Alphonse Chovet est maire de Compiègne de 1878 à 1902, président du Conseil général de l’Oise (1901-1904) et sénateur de 1888 à 1905.

Il est également décoré de nombreuses distinctions : officier de la Légion d’honneur, officier d’Académie, et récipiendaire de l’Ordre de Saint-Stanislas de Russie avec plaque.

Il reste dans la mémoire locale comme le maire sous lequel furent érigée la statue de Jeanne d’Arc sur la place de l’Hôtel de Ville et organisée la réception des souverains russes en 1901 russes lors de leur séjour à Compiègne en 1901. Mais son action municipale fut bien plus vaste : reconstruction du Collège et de l’Hôpital, création de la Halle, du Cimetière du Nord et du Fourneau Économique destiné aux plus démunis.

Sénateur engagé, il siège dans plusieurs commissions. Il prend part aux débats autour du projet de loi sur travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans l’industrie, ainsi qu’à ceux sur la responsabilité des accidents du travail.

En 1892, il est entendu lors la discussion du projet de loi adopté par la Chambre des députés sur les Sociétés de secours mutuels, ainsi que dans celle sur la conciliation et l'arbitrage entre patrons et ouvriers ou employés. Élu membre suppléant de la Haute Cour de justice en 1893, il intervient notamment  sur les projets de loi sur l’assistance médicale gratuite, et du projet sur les Caisses d'épargne.
Tout au long de sa carrière, il défend les droits du monde ouvrier et de la famille.
Hors des enceintes politiques, il s’illustre aussi par son engagement associatif : président des Sauveteurs de l’Oise, de la Fraternelle, de l’Harmonie municipale, des Anciens Élèves du Collège, et membre actif de la Société historique de Compiègne.

Alphonse Chovet s’éteint à Compiègne le 13 octobre 1905.

Sources :
Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français de Jean Jolly (www.senat.fr).

Crédit iconographique :
Archives de Compiègne et son Agglomération, fonds privé Jean-Claude Lécuru, 52J/COM86.

Jean Lhuillier

Né à Livry dans le département de Seine-et-Oise le 30 septembre 1888, Jean Lhuillier est mobilisé au 22e régiment de Dragons en 1914. Nommé sous-lieutenant en 1915, puis lieutenant en 1917, il obtient la Croix de Guerre avec trois citations à l'ordre de son régiment et la Légion d'Honneur à titre militaire.

Capitaine de réserve après la guerre, il est à nouveau mobilisé en septembre 1938 au moment de l'affaire des Sudètes, puis en août 1939. Affecté à la garnison de Compiègne en tant que major, il est blessé en service le 7 juin 1940 et évacué à Concarneau puis Quimper, où il est démobilisé le 9 septembre 1940. 

Installé à Compiègne en juin 1914 en tant que courtier, il est nommé président de la Fédération Nationale des Courtiers et le représentant de Commerce en gros de la France et des Colonies en 1929. Élu sur la liste du maire James de Rothschild en mai 1935 et nommé adjoint, il s’investit dans les affaires de la ville, en homme de droite modérée.

En octobre 1940, James de Rothschild est démis de ses fonctions, après avoir rejoint les FFL et en vertu du premier statut des Juifs du 3 octobre 1940. Le 16 octobre, Lhuillier est nommé maire par le préfet Paul Vacquier, en vertu d’une nouvelle loi « portant réorganisation des corps municipaux », et confirmé dans ses fonctions par arrêté ministériel le 10 février 1941.

Destitué le 5 septembre 1944, quelques jours après la libération de Compiègne par l’armée américaine, Jean Lhuillier bénéficie de protections, du fait de son aide apportée à la Résistance locale. 
Il retrouve un poste de conseiller municipal en 1947, réélu cette fois sur la liste du maire Jean Legendre qui le propose comme adjoint au maire. Il est parallèlement Président du Comité des Fêtes et de la Foire Commerciale. Il est réélu conseiller municipal aux élections de 1953 et 1954.

Il est également Président des Amis de la Clairière de l’Armistice à partir de 1950 (actuel Mémorial de la Clairière de l'Armistice). Jean Legendre rappelle peu après son décès survenu le 25 mai 1954 que Jean Lhuillier «avait réussi à soustraire à l’ennemi tous les souvenirs précieux exposés naguère dans le wagon du Maréchal Foch et qu’il avait fait reconstituer sur une grande toile l’inscription de la dalle sacrée démantelée et prisonnière».

Sources :
Éric Dancoisne, « Jean Lhuillier, maire de Compiègne sous l’Occupation (1940-1944) », in Annales historiques compiégnoises, 2008, pp. 15-29.
Progrès de l’Oise de mai 1954.

Crédit iconographique :
Archives de Compiègne et son Agglomération, fonds privé Jean-Claude Lécuru, 52J/COM86.

Alexandre Sorel

Né à Paris le 15 juillet 1826, Alexandre Sorel découvre Compiègne dès l’enfance, lors de vacances passées chez son oncle. En 1844, la santé fragile de son père amène la famille à s’y installer définitivement.
Il intègre alors le Collège de Compiègne, où il se distingue en philosophie, avant de poursuivre des études de droit à Paris.

Inscrit au barreau en 1852, il est nommé secrétaire en 1854 avec Jules Ferry, de la Conférence des avocats stagiaires de Paris. L’année suivante, il intègre la rédaction du journal Le Droitqu’il dirigera pendant vingt-cinq ans. Ses articles, reconnus pour leur rigueur, forment une synthèse précieuse des évolutions du droit et de la jurisprudence de son temps.

Écrivain, avocat et suppléant de juges de paix dans les XIIIe et VIIe arrondissements de Paris. Son brillant début de carrière est interrompu par la guerre franco-prussienne de 1870, durant laquelle il est nommé capitaine de la Garde nationale de Paris, où il demeure jusqu’en 1871.

Après la guerre, il revient à Compiègne, nommé juge au tribunal civil. En 1878, il devient président du tribunal. Refusant une nomination à la Cour de Paris, il choisit de rester dans la ville, mû par son attachement à l’histoire et à l’archéologie.

Membre titulaire de la Société historique dès 1871, il en devient président. Il consacre de nombreux travaux à la Révolution française et à Jeanne d’Arc, notamment La Prise de Jeanne d’Arc devant Compiègne (1889). Ses recherches lui valent d’être fait chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand. 

Érudit et collectionneur, il lègue à la Ville de Compiègne 596 ouvrages, ainsi que des œuvres d’art liées à Jeanne d’Arc (tableaux, dessins, gravures, bronzes).

Parmi ses nombreux écrits, on retiendra également Les Carmélites devant le Tribunal Révolutionnaire, étude ayant mis en lumière le martyre des religieuses jugées et exécutées à Paris le 17 juillet 1794.

Atteint par la limite d’âge, il prend sa retraite en 1896. Il s’éteint le 28 août 1901 dans sa propriété de Labosse, dans l’Oise, laissant le souvenir d’un magistrat intègre et humaniste.

Il fut également membre des sociétés des Antiquaires de Picardie, des Anciens Élèves du Collège, du Comité de secours aux blessés militaires, du Conseil de la Banque de France, et décoré de la Légion d’honneur et des Palmes académiques et président de la Société historique de Compiègne.

Depuis 1913, la rue du Président Alexandre Sorel perpétue son souvenir à Compiègne.

Sources :
Le Progrès de l’Oise du 30 août 1901.
« Le Président Sorel, sa mort, ses funérailles », in Bulletin de la Société historique de Compiègne, 10, 1902, pp. 189-211.
Jean-Baptiste Mestre, « Catalogue de la Bibliothèque Alexandre Sorel consacrée au Souvenir de Jeanne d’Arc », in Procès-verbal de la Société historique de Compiègne, 28, 1925, pp. 101-191.
Brigitte Sibertin-Blanc, Claude Woimant, « Le fonds johannique Alexandre Sorel de la bibliothèque municipale de Compiègne : ses accroissements de 1926 à 1980 », in Bulletin de la Société historique de Compiègne, 28, 1982, pp. 261-289.
Dossier individuel de la Légion d’honneur, LH//2535/26.

Crédit iconographique :
Bulletin de la Société historique de Compiègne, 10, 1902.

Le comte Arthur de Marsy

Né le 4 septembre 1843 à Doullens, dans la Somme, Arthur de Marsy passe sa jeunesse à Abbeville. Brillant élève, il intègre l’École des Chartes en 1862 et obtient le titre d’archiviste paléographe trois ans plus tard. Fort de la fortune familiale, il se consacre dès lors librement à l’étude, suivant sa curiosité insatiable à travers de nombreux domaines.
Installé à Compiègne, il fonde en 1868 la Société historique de la ville, puis siège brièvement au conseil municipal entre 1870 et 1871. Il participe activement aux commissions municipales du musée Vivenel et de la bibliothèque, et s’investit sans relâche dans les tâches administratives liées à ses nombreuses fonctions.

Grand voyageur et homme de réseaux, il tisse des liens durables avec les cercles savants européens. Il est tour à tour correspondant du ministère de l'Instruction publique, membre de la Commission de topographie des Gaules, secrétaire de la Société de l'École des Chartes, directeur de la Société Française d’Archéologie et secrétaire de la Société Historique de Compiègne, entre autres engagements prestigieux.

En reconnaissance de ses travaux, il reçoit plusieurs distinctions : élevé au grade d’officier d’Académie, commandeur des ordres de Saint-Stanislas de Russie et d’Isabelle-la-Catholique d’Espagne, chevalier des ordres de Saint-Grégoire-le-Grand et de Léopold de Belgique.

Arthur de Marsy meurt à Compiègne le 29 mai 1900. Célibataire et sans descendant, il lègue à la Ville plusieurs œuvres picturales et figurines, aujourd’hui conservées au musée Vivenel, ainsi que de nombreuses brochures archéologiques versées à la bibliothèque municipale. Travailleur acharné, curieux et affable, il incarne l’image même de l’érudit du XIXe siècle, voué tout entier au savoir et à sa transmission.

Sources :
Progrès de l’Oise des 30 mai, 2 et 6 juin 1900.
« Le Comte de Marsy, sa mort, ses funérailles », in Bulletin de la Société historique de Compiègne, 10, 1902, pp. XXXIII-LVI.
« Mort du Comte de Marsy », in Bulletin monumental, 64, 1899, pp. 458-480.

Crédit iconographique :
Bulletin de la Société historique de Compiègne, 10, 1902.

Antoine Vivenel

Né à Compiègne le 17 mars 1799, Antoine Vivenel suit d’abord une brève scolarité au collège de la ville, avant de rejoindre l’École royale gratuite de dessin à Paris. Il débute sa carrière comme commis dans l’entreprise Marcel, sous la direction de l’architecte Duquesney, puis complète sa formation au fil de voyages à Rome, Nuremberg et Londres.

Établi comme entrepreneur dans la capitale dès 1825, il obtient en 1832 le chantier d'agrandissement de l'Hôtel de ville de Paris. Louis Visconti, auteur de plusieurs monuments pour la ville de Paris, lui confie également les travaux de fondation et de maçonnerie de deux fontaines qui deviendront emblématiques ; celle de Molière en 1839, rue de Richelieu, et celle de Saint-Sulpice, en 1843. Rapidement enrichi par ces contrats, il consacre une part importante de sa fortune à l’acquisition d’objets d’art.

Dès 1839, Antoine Vivenel exprime le souhait de fonder dans sa ville natale un Musée des Études, ainsi qu’une école de dessin gratuite destinée à la jeunesse. Le Musée Vivenel est inauguré en septembre 1841. Deux ans plus tard, en 1843, il fait don à la Ville de son exceptionnelle collection. C’est le cœur du futur musée, qui porte encore aujourd’hui son nom.

Accusé à tort de malversations sur un chantier en 1846, puis blanchi, Antoine Vivenel est ruiné par la révolution de 1848. Endetté, il voit ses biens saisis, ses immeubles vendus et ses comptes bloqués.
Atteint de la maladie de la pierre, il décède le 19 février 1862. Son corps est rapatrié à Compiègne et inhumé dans le monument qu'il a fait construire en 1839 pour son père. En 1863, la municipalité donne son nom à la rue qui l'a vu naître.

Mireille Grenet

Mireille Marie Edwige Lacour est née le 30 août 1898 à Compiègne. Élève de l’école Saint-Germain puis de l’École normale de Beauvais, elle commence sa carrière d’institutrice à Verberie et à Saint-Sauveur puis rejoint les écoles Saint-Germain et Jeanne d’Arc (1919) à Compiègne où elle prépare les jeunes filles au certificat d’étude. Elle épouse en 1921 l’architecte Guillaume Grenet (1890-1960).

Elle devient directrice de l’école primaire en 1944, puis du cours complémentaire jusqu’en 1960. En parallèle, elle crée dès 1945 le centre d’apprentissage, avec une section commerciale, établi boulevard Victor Hugo qui sera ensuite transféré rue des Réservoirs. Cet établissement devient collège technique mixte en 1960 puis lycée technique en 1962. Elle cofonde, par ailleurs, en 1960 le Cercle Laïque d’Éducation Populaire (CLEP) et en devient présidente. 
Elle décède le 10 octobre 1962. Dès 1965, et sur demande de la Municipalité, le lycée de l’avenue de Huy devient « Cité technique Mireille Grenet ».

« Mireille Grenet a été plus qu’une directrice à l’activité inlassable et infiniment dévouée. Elle fut, au sens plein du mot, une éducatrice qui a entretenu avec son personnel et ses élèves une atmosphère de confiance affectueuse et de discipline laborieuse qui a beaucoup contribué, avec les exceptionnels résultats obtenus aux examens, à constituer à son établissement une renommée solide des plus flatteuses. » Extrait de la note d’état de service de Mireille Grenet transmise par le Cabinet de l’Inspection Académique à la Sous-préfecture de Compiègne en 1963.

Cette enseignante active a été promue Officier de l’Instruction Publique et élevée au grade de chevalier de la Légion d’honneur (1956).

Sources : Bernet Jacques. La dénomination des établissements scolaires, in Annales Historiques Compiégnoises, n° 151-152, automne 2018. 
Archives de Compiègne, 4M/COM56.

Crédit iconographique :
Crédits : Remise de décoration à Mireille Grenet, Archives de Compiègne et son Agglomération, 22Fi/COM88, photographie Hutin.